The State of the Med.Marine&Coastal Env.- French

Température moyenne à la surface

Salinité moyenne à la surface

Température(C˚) Moyenne (1962-2001)

Salinité (Unité de salinité pratique – PSU) Moyenne (1962-2001)

17 18 19 20

21 22 23

Source: adapté de Vidal-Vijande, E., et al ., Analysis of a 44 - Year Hindcast for the Mediterranean Sea : Comparison with altimetry and in situ data. 36 36.5 37 37.5 38 38.5 39 39.5

Source: adapté de Vidal-Vijande, E., et al ., Analysis of a 44 - Year Hindcast for the Mediterranean Sea : Comparison with altimetry and in situ data.

aquifères côtiers, estimé à 2 200 m 3 /s, représente près d’un cin- quième de l’apport total d’eau douce en mer Méditerranée. Plus d’un tiers de cet apport provient du littoral européen (Zektser et al. 2006). Les eaux d’infiltration sont fréquentes sur la côte orientale de l’Adriatique, dominée par des systèmes aquifères karstiques, ainsi que sur les côtes orientale et méridionale de la Méditerranée, régions connaissant des conditions semi-arides et arides, de faibles précipitations et ruissellements, ainsi que des eaux de surface et des lieux de déversement limités. Les eaux d’in- filtration et les apports sous-marins sont essentiels à l’équilibre hydrique et à la qualité de l’eau de mer des sous-bassins marins. Ils soutiennent aussi les zones humides et les habitats d’eau sau- mâtre, importants en matière de biodiversité, ainsi que les zones d’alevinage. Les aquifères côtiers sont menacés par la surexploi- tation et les intrusions d’eau de mer, la salinisation des eaux et du sol qui en découlent, ce qui s’ajoutera au déficit de recharge de la Méditerranée (PNUE/PAM MED POL 2005). Dans certaines régions, les débits sous-marins d’eaux souterraines sont aussi une source importante d’apports nutritifs et pourraient permettre aux polluants de se disperser en mer (Lobkovsky et al. 2003). Sur le plan climatique, le bassin méditerranéen se caractérise par des températures élevées, des précipitations principalement hi- vernales, des étés secs et une profusion de microclimats (PNUE/ PAM/MED POL 2003). Les températures annuelles moyennes suivent un gradient nord-sud marqué, avec des variations locales dues à des caractéristiques géographiques. La circulation générale de la Méditerranée est marquée par la présence d’une grande cellule thermohaline (influencée à la fois par la température et la salinité). La circulation résulte du déficit du bilan hydrique et des flux de chaleur entre la mer et l’atmos- phère. Le déficit du bilan hydrique, causé par une évaporation supérieure aux précipitations et par les écoulements fluviaux, est principalement compensé par les arrivées d’eau atlantique via le détroit de Gibraltar et par les contributions en eau de la mer Noire par les Dardanelles. L’échange de chaleur avec l’at- mosphère, conduisant à un refroidissement et donc à un nau- frage des eaux de surface, contribue également à la circulation thermohaline. Circulation et masses d’eau et en Méditerranée La mer Méditerranée comprend trois grandes masses d’eau (AEE et PNUE 1999) : • L’eau atlantique modifiée ( Modified Atlantic Water , MAW), se trouve sur la couche superficielle sur une colonne de 50 à 200

pitations continues et de grande ampleur. Les crues surviennent aussi lors de la fonte des neiges de la fin du printemps et du début de l’été. Dans les régions arides et semi-arides du bassin méditerranéen, les pluies courtes et intenses du printemps et de l’automne qui touchent les petits bassins versants côtiers consti- tuent la principale cause de crues en zone côtière. Dans l’ensemble, le débit d’eau douce en Méditerranée a diminué d’environ 20% entre 1960 et 2000, avec peu de différence entre le bassin occidental et le bassin oriental. Cette baisse est due à des variations importantes des précipitations et des températures. Elle reflète par conséquent l’effet potentiel du changement climatique sur les débits des fleuves et représente une estimation minimale. Dans les régions les plus sèches du bassin de drainage de la Médi- terranée, l’utilisation de l’eau par les humains peut aussi réduire le débit sur le long terme. C’est particulièrement le cas dans les sous- bassins tels que les bassins Levantin sud, d’Alboran, du Sud-Ouest, de la mer Egée ainsi que dans les bassins central et Levantin nord. Étant donné l’importance des ressources hydriques pour les éco- nomies locales dans cette région dumonde, une baisse de 20% en seulement 40 ans est tout à fait significative. Les études demodéli- sation et de surveillance du climat révèlent une tendance générale vers des conditions plus sèches et plus chaudes, tendance amor- cée au siècle dernier et qui devrait s’aggraver à l’avenir. Cette ten- dance pourrait avoir de sérieuses conséquences sur les débits des fleuves (Ludwig et al. 2009). Plusieurs grands fleuves méditerranéens, comme le Rhône et l’Èbre, ont connu une réduction de leur débit d’eau douce, suite à la construction de barrages. On estime que la régulation du débit fluvial à des fins d’irrigation a causé une réduction supplé- mentaire de l’apport d’eau douce en mer Méditerranée, allant jusqu’à 40 % (Poulos 2011). Dans le cas de l’Èbre, en Espagne, les analyses montrent une réduction du débit du fleuve d’envi- ron 50% depuis les années 1950. Cette baisse est attribuée à l’augmentation de l’utilisation des ressources en eau par les humains (milieu urbain, agriculture, industrie, et tourisme) ainsi qu’à la régulation du fleuve, mais aussi à une augmentation des arbustes et de la couverture végétale liée au boisement là où les pâturages et l’agriculture traditionnelle ont disparu (Lopez- Moreno et al. 2011). De même, Zahar et Albergel (1999) ont signalé que la fermeture du barrage de Sidi Salem en Tunisie a entraîné une diminution de 65% du débit annuel moyen de la Medjerda en raison des pompages pour l’irrigation et des pertes par évaporation.

Les aquifères côtiers sont une autre source d’apport d’eau douce en Méditerranée. Le débit sous-marin d’eaux souterraines des

24

ETAT DE L’ENVIRONNEMENT MARIN ET CÔTIER DE LA MÉDITERRANÉE

Made with FlippingBook Online newsletter