The State of the Med.Marine&Coastal Env.- French
Analyse des lacunes
diversité marine et côtière ne sont pas homogènes à travers la Méditerranée et montrent de nombreuses lacunes. Même les informations relatives aux espèces et habitats du Protocole rela- tif aux aires spécialement protégées et à la biodiversité, qui sont pourtant visé par des mesures de conservation en Méditerranée, sont parfois limitées. Il y a aussi un manque de connaissances quant aux impacts des activités humaines sur la biodiversité marine et côtière. Ces la- cunes se voient à plusieurs niveaux : connaissances scientifiques, disponibilité des outils légaux, application des lois existantes, sensibilisation du public, action concrète et mise en œuvre de plans opérationnels. Enfin, cartographier les données disponibles est une étape im- portante dans l’évaluation de l’état de l’environnement. Actuelle- ment, cette cartographie est insuffisante dans la région méditer- ranéenne. Un inventaire à l’échelle de toute la Méditerranée des habitats essentiels (herbiers, littoraux rocheux intacts, systèmes frontaux persistants, assemblages coralligènes benthiques et monts sous-marins) permettrait de dégager des informations fondamentales sur les régions associées à une livraison intense de services écosystémiques. Une grande partie de l’information existe déjà ou est en cours de collecte dans des rapports natio- naux ou des projets régionaux. Il faudrait recenser ces informa- tions dans la prochaine phase de l’approche écosystémique (ECAP) et l’ajouter aux calques cartographiques existants pour appuyer les analyses basées sur les systèmes d’information géo- graphique (SIG). En identifiant les zones sur lesquelles pèsent des menaces multiples, les pays méditerranéens auront une image plus claire de l’état général de l’environnement marin et côtier de la Méditerranée.
A l’heure actuelle, on manque totalement d’informations sur certaines pressions et les données collectées de manière systé- matique sont insuffisantes pour établir des estimations tendan- cielles. Lorsque la quantification est possible, il reste difficile de lier les impacts écologiques à des pressions ou des facteurs de stress en particulier. Cependant, le suivi mis en place pour ré- pondre aux obligations de la Convention de Barcelone et de ses Protocoles est un point de départ pour l’élaboration d’un régime de contrôle systématique apte à fournir les informations néces- saires à l’avenir. il existe aussi des lacunes critiques dans l’information sur l’écolo- gie et le statut environnemental des zones offshore, en particu- lier en ce qui concerne les zones situées au-delà des juridictions nationales (ABNJ). Ces zones sont essentielles, et pourtant, peu, voire aucun suivi ni surveillance n’y sont actuellement assurés. Par conséquent, il est recommandé d’élargir les recherches afin d’inclure la haute mer et les environnements pélagiques offs- hore. La Convention de Barcelone fournit un cadre utile de coo- pération en ce sens et des travaux ont déjà été entrepris, comme en témoigne l’établissement d’une ASPIM dans des zones au- delà de la juridiction nationale (ABNJ), le sanctuaire Pelagos, ou encore le travail effectué pour répertorier les zones d’importance écologique ou biologique (ZIEB) en Méditerranée, qui a été re- connu lors de la dernière Réunion des Parties Contractantes (2012). En y faisant participer les zones offshore, on permettra que la gestion future soit davantage basée sur les écosystèmes. Dans l’ensemble, la riche biodiversité marine de la mer Méditer- ranée reste relativement peu connue, et ce, malgré l’augmen- tation des efforts de recherche déployés par la communauté scientifique internationale. Les connaissances relatives à la bio-
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ETAT DE L’ENVIRONNEMENT MARIN ET CÔTIER DE LA MÉDITERRANÉE
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