The State of the Med.Marine&Coastal Env.- French

Nombre d’espèces méditerranéennes gurant à la liste rouge de l’UICN, par catégorie

0

100

200

300

400

500

Eteinte

En grave danger

En danger

Vulnérable

Quasi menacée

Note : comprend les amphibiens, les oiseaux, les poissons cartilagineux, les crabes et écrevisses, les poissons d’eau douce endémiques, les mammifères, les libellules et les reptiles.

Source: IUCN, The Mediterranean: a Biodiversity Hotspot Under Threat , 2008.

Des oiseaux demer dont la préservation est importante nichent en Méditerranée occidentale. C’est particulièrement le cas de la Méditerranée espagnole, qui accueille l’une des communautés les plus diverses d’oiseaux nicheurs et migrateurs d’Europe, y compris les trois espèces endémiques d’oiseaux de mer (le puffin yelkouan, Puffinus yelkouan ; le puffin baléarique, Puffinus mau- retanicus ; et le goéland d’Audouin, Larus audouinii ) (PNUE/PAM 2012). En Méditerranée orientale, les oiseaux de mer sont mena- cés par la perte de leur habitat du fait des drainages, des diver- sions d’eau, des changements dans le régime annuel de l’eau, de l’eutrophisation, du fauchage des roseaux, des décharges, de la pollution chimique, et de la chasse (PNUE/PAM 2012). Les communautés benthiques , notamment les communautés des monts sous-marins, les communautés des cheminées hydro- thermales, les bryozoaires, les coraux, les hydrozoaires et les éponges sont vulnérables aux perturbations d’origine humaine. Les perturbations mécaniques des habitats marins découlant des activités de chalutage, de dragage, de déversement et d’ex- ploration et d’extraction pétrolière, gazière et minière peuvent modifier significativement la structure et la composition des communautés benthiques (Froude 1998). Comme c’est le cas dans d’autres zones de pêche intensive à travers le monde, ces impacts sur les communautés benthiques sont bien visibles en Méditerranée (Dayton et al. 1995 ; Thrush et al. 1998). Les pratiques de pêche qui nuisent aux fonds ma- rins impliquent l’utilisation d’engins de pêche de fond, à savoir les chaluts à panneaux, les chaluts à perche et les dragues. La pêche à l’explosif, et la pêche aux coraux et aux dattes de mer sont quelques-unes des pratiques de pêche particulièrement agressives pour les fonds rocheux (Tudela 2004). La recomman- dation 2005/1 de la CGPM qui interdit le chalutage de fond en Méditerranée à des profondeurs supérieures à 1 000 m pourrait protéger la biodiversité benthiquemarine si elle est appliquée ef- ficacement. Cependant, le chalutage perturbe aussi les herbiers marins des eaux peu profondes en soulevant les sédiments et en endommageant la masse de végétation. Ces modes de pêche sont un danger très important pour les prairies de posidonies. Dans l’ensemble, il y a encore des lacunes considérables dans la connaissance des espèces marines et des habitats de la Méditer- ranée. De plus, le savoir existant est très inégal entre les régions (PNUE/PAM 2012). Le Protocole « ASP et diversité biologique » répertorie plus de 100 espèces dont la préservation est d’une im- portance particulière pour la Méditerranée. Toutefois, même les informations relatives à ces espèces et leurs habitats sont parfois limitées (PNUE/PAM 2012).

PAM 2012). Le phoque moine de la Méditerranée est aujourd’hui répertorié parmi les espèces en danger critique d’extinction sur la liste rouge de l’UICN (PNUE/PAM 2009). Les dauphins sont vulnérables à la réduction de la quantité de proies disponible, à la dégradation de leur habitat, aux prises accessoires et à la pollution. Il a été proposé de mettre le grand dauphin et le dauphin bleu et blanc sur la liste rouge, sous la ru- brique « vulnérable ». Le dauphin commun figure désormais dans la rubrique « en danger » (Notabartolo di Sciara et Birkun 2010). Les tortues de mer sont vulnérables aux activités humaines tout au long de leur cycle de vie. Les facteurs contribuant à leur déclin en Méditerranée sont : l’exploitation dans le passé ; l’enchevêtre- ment dans les engins de pêche ; la disparition des prairies sous- marines, qui servent de zone d’alimentation des tortues adultes ; la dégradation des plages, utilisées comme habitat de reproduc- tion, du fait de l’extraction de sable, du tourisme et de la pollu- tion lumineuse, etc. ; la pollution et les déchets plastiques ; et l’augmentation du trafic maritime. Chaque année, environ 2 500 tortues de mer sont capturées lors de prises accessoires par des chalutiers en mer Adriatique orientale, et plus de 4 000 sont prises par les bateaux de pêche italiens (PNUE/PAM 2012). Les tortues caouannes et vertes figurent à la liste des espèces en danger par l’UICN tandis que la tortue luth est enregistrée comme espèce en danger critique d’extinction (PNUE/PAM et Seminoff 2004). Les chrondrichthyens (poissons cartilagineux) de Méditerranée sont dans une situation particulièrement désastreuse. Près de 7% des requins, raies et chimères de la planète vivent en Méditerra- née. Trente-six (42%) des 86 espèces qui vivent et se reproduisent en Méditerranée sont menacées. Parmi ceux-ci, quatorze espèces sont en danger critique d’extinction, neuf sont en danger, et huit sont vulnérables (Abdul Malak et al. 2011). Ces chiffres sont à com- parer aux 20% de poissons cartilagineux menacés au niveau mon- dial (Abdul Malak et al. 2011). Dix espèces méditerranéennes sont quasi menacées tandis que seules dix espèces sont listées sous la mention « préoccupation mineure ». 25 espèces sont quant à elles listées sous « données insuffisantes », ce qui signifie qu’on dispose de trop peu d’informations pour juger de leur état. Vingt-quatre espèces sont protégées par la Convention de Barcelone et figurent à l’annexe I du Protocole ASP/BD (voir liste des espèces en dan- ger et menacées en annexe). Les prises accessoires constituent la plus grande menace pour ces poissons cartilagineux, suivies de la pollution, de la dégradation et de la perte de leur habitat, et des perturbations humaines. Leur vulnérabilité est amplifiée par leurs cycles de vie, caractérisés par une croissance lente, une maturité tardive, une faible fécondité et de longues périodes de gestation.

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ETAT DE L’ENVIRONNEMENT MARIN ET CÔTIER DE LA MÉDITERRANÉE