The State of the Med.Marine&Coastal Env.- French

La biodiversité

Biodiversité des espèces

régions. De plus, sa proximité avec l’océan Atlantique et ses systèmes frontaux et d’upwelling l’alimentent en nutriments. Le bassin occidental contient aussi la plus grande diversité de mammifères marins, de tortues de mer et d’oiseaux de mer de Méditerranée (PNUE/MAP 2012). Le sud-est de la Méditer- ranée (le bassin levantin) constitue la zone biologique la plus appauvrie (PNUE/PAM 2012). Toutefois, bien qu’il y ait des rai- sons écologiques qui expliquent la plus faible diversité qu’on y constate, cette zone n’a pas été aussi bien étudiée que d’autres (PNUE/PAM 2012). La distribution des espèces dépend aussi de la profondeur, les 50 premiers mètres comptant l’essentiel de la faune et de la flore. Si cette zone ne correspond qu’à 5 % des eaux méditerranéennes, 90% des espèces de plantes benthiques et 75% des espèces de poissons s’y trouvent (PNUE/PAM – CAR/ASP 2010). La haute mer de la Méditerranée accueille aussi une grande variété de vie ma- rine dans des zones de grande productivité (gyres, upwellings et fronts) (PNUE/PAM – CAR/ASP 2010). Nous n’avons que très peu d’informations sur les mers profondes de la Méditerranée. Bien que le bassin méditerranéen contienne une grande biodi- versité, nombreuses sont ses espèces menacées par différentes activités humaines. Les tortues caouanne ( Caretta caretta ), luth ( Dermochelys coriacea ) et verte ( Chelonia mydas ) sont toutes présentes dans la région. Bien que les tortues caouannes restént relativement abondantes, elles semblent avoir pratiquement dé- serté le bassin occidental. Les deux autres espèces se font de plus en plus rares. Les sites de reproduction des tortues vertes, herbi- vores et migratrices, se trouvent à Chypre, en Turquie, en Syrie, en Egypte, au Liban et en Israël. Seules 2 000 femelles y nichent et leur nombre est en plein déclin. Pour la tortue caouanne, les sites de nidification les plus importants se trouvent le long des côtes grecques et turques, sur un certain nombre d’îles méditer- ranéennes, en Tunisie, en Libye et en Egypte le long de la côte nord-africaine. Quant à la tortue luth, elle est plus rare en Médi- terranée et elle ne dispose pas de sites de nidification permanent bien que quelques nids aient été enregistrés en Israël et en Sicile. Les populations de goéland d’Audouin ( Larus audouinii ) ont at- teint un niveau dangereusement bas, car il nécessite que les ar- chipels et les îles rocheuses qu’ils utilisent comme site de repro- duction soient exempt de perturbations et de compétition avec le goéland leucophée. Plusieurs espèces d’oiseaux typiques de la région climatique méditerranéenne sont menacées dans leur espace européen voire méditerranéen, du fait de la disparition d’un habitat adéquat et exempt de perturbation. C’est en par- ticulier le cas du pélican blanc ( Pelecanus onocrotalus ), du péli- can dalmatien ( Pelecanus crispus ), du grand héron blanc ( Egretta alba ), et du goéland railleur ( Larus genei ). La Méditerranée est d’une très grande importance pour les oi- seaux migrateurs. Deux fois par an, quelque 150 oiseaux migra- teurs traversent les passages naturels étroits dans les régions du détroit de Gibraltar (entre l’Espagne et le Maroc), du détroit de Sicile (entre l’Italie et la Tunisie), de Messine (Italie), du col de Be- len (Turquie), de la côte libanaise, et de l’isthme de Suez (Egypte), tirant profit des zones humides se présentant sur leur chemin.

La biodiversité marine et côtière de la Méditerranée est très élevée. Le bassin accueille une faune et une flore parmi les plus riches du monde et une extraordinaire diversité d’habitats. La Méditerranée est considérée comme l’un des 25 « points chauds » du monde en matière de biodiversité, défini en tant que zone dotée d’une riche biodiversité, d’un grand nombre d’espèces endémiques – espèces uniques à la région – et d’un niveau critique de perte d’habitats (Meyers et al. 2000). On estime le nombre d’espèces marines présentes en Méditerranée entre 10 et 12 000, dont environ 8 500 espèces de faune macroscopique, plus de 1 300 espèces végétales et près de 2 500 autres groupes taxonomiques (PNUE/PAM 2012). Cela correspond de 4 à 18 % des espèces marines connues dans le monde, selon les groupes taxonomiques considérés (de 4,1 % des poissons osseux à 18,4% des mammifères marins), dans une zone représentant moins d’un pour cent des océans mondiaux et moins de 0,3% de son volume (PNUE/PAM 2012 et Bianchi et Morri 2000). Les taux d’endémisme méditerranéens sont supérieurs à ceux observés dans d’autres mers et océans, y compris l’océan Atlan- tique. De 50 à 77% des espèces marines méditerranéennes sont des espèces atlantiques (présentes aussi dans l’Atlantique), 3 à 10 % sont des espèces pantropicales en provenance des mers chaudes du globe, 5 % sont des espèces lessepsiennes (origi- naires de la mer Rouge et qui ont pénétré en Méditerranée via le canal de Suez). Les 20 à 30 % des espèces restantes sont des espèces endémiques, c’est-à-dire des espèces originaires de la mer Méditerranée (PNUE/PAM 2012). Le pourcentage d’endémisme est particulièrement élevé chez les groupes sessiles et sédentaires, notamment les ascidies (50,4 %), les éponges (42,4%), les hydres (27,1%), et les échino- dermes (24,3%). L’endémisme est également considérable chez d’autres organismes tels que les crustacés décapodes (13,2%) et les poissons (10,9%). La diversité des espèces du bassin méditerranéen tend à croître d’est en ouest avec 43% d’espèces connues en Méditerranée orientale, 49% en Adriatique, et 87% en Méditerranée occiden- tale (PNUE/PAM 2012). Le bassin occidental de la Méditerranée accueille aussi davantage d’espèces endémiques que les autres

Biodiversité en Méditerranée

Nombre d'espèces dans OBIS 1 2 à 5 5 à 30 30 à 450 Plus de 450 Source: Ocean Biogeographic Information System (OBIS), on line database, accessed in December 2011.

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PRESSION HUMAINE, ÉTAT ET IMPACTS SUR LES ÉCOSYSTÈMES MÉDITERRANÉENS

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