The State of the Med.Marine&Coastal Env.- French

Réseaux trophiques marins

Dynamiques des écosystèmes selon les niveaux trophiques

sont de plus en plus dominés par des poissons jeunes. Parmi les espèces touchées se trouvent le rouget barbet ( Mullus barba- tus ), le rouget barbet de roche ( Mullus surmuletus ), la cardine à quatre taches ( Lepidorhombus boscii ) et la cithare ( Citharus lin- guatula ) (AEE et PNUE 2006). La surpêche a également provoqué un effondrement du corail rouge ( Corallium rubrum ), de la datte de mer ( Lithophaga litho- phaga ), de quelques éponges, telles que l’ Hypospongia com- munis et de quelques espèces spongia , ainsi que de quelques crustacés Decapoda , comme le homard européen ( Homarus gammarus ) et la langouste européenne ( Palinurus elephas ) (PNUE/PAM 2012). De nombreux stocks sont surexploités et en déclin. C’est le cas de l’anguille commune ( Anguilla anguilla ), du mérou noir ( Epinephelus marginatus ) et du corb ( Sciaena umbra ) (UNEP/MAP 2012). Le merlu ( Merluccius merluccius ), le mulet ( Mullus barbatus ), la crevette rose du large ( Parapenaeus longirostris ), la sole ( Solea solea ), la sardine ( Sardina pilchardus ) et l’anchois ( Engraulis encrasicolus ) sont aussi surpêchés dans diverses parties de la Méditerranée (PNUE/PAM 2012). La surpêche des grandes espèces pélagiques est particulière- ment inquiétante, en particulier pour le thon rouge ( Thunnus thynnus ), l’espadon ( Xiphias gladius ), le germon ( Thunnus ala- lunga ), et les requins pélagiques, comme le requin bleu ( Prio- nace glauca ) (PNUE/PAM 2012). Les requins sont particulière- ment sous stress en Méditerranée. En 2008, une étude couvrant vingt espèces de requins et utilisant des données allant jusqu’au début de 19ème et du milieu du 20ème siècle, n’a trouvé de données suffisantes que pour cinq espèces, qui avaient toutes décliné de plus de 96% (Ferretti et al. 2008). En mer Méditerra- née, la diminution des prédateurs supérieurs entraîne déjà une modification des chaînes alimentaires marines à de nombreux endroits (Sala 2004).

Les bassins semi-fermés, les estuaires et les lagunes sont les plus susceptibles de subir les effets négatifs de l’eutrophisation, du fait de la faible dispersion des excès de nutriments (PNUE/PAM/ MED POL 2005). Les marées rouges sont un réel problème pour certaines pêches de la Méditerranée. Dans le nord-ouest de l’Adriatique, la pêche et l’élevage des mollusques ont été touchés par l’efflorescence de dinoflagéllés Dinophysis spp., provoquant des intoxications diarrhéiques par les mollusques (IDM). L’apparition de cet orga- nisme a entraîné des interdictions temporaires et prolongées de pêcher et de vendre des moules dans les zones côtières et lagu- naires d’Emilie-Romagne (PNUE/PAM/MED POL 2005). L’Alexan- drium tamarensis , un dinoflagellé produisant des toxines IPM (in- toxications paralysantes par les mollusques), a été observé dans le nord de l’Adriatique (PNUE/PAM/MED POL 2005). D’après les données du rapport d’évaluation initial, dans le bas- sin méditerranéen, l’eutrophisation reste un phénomène loca- lisé. Un meilleur régime de surveillance et l’analyse des données récoltées permettront de déterminer les tendances, et, dans le futur, d’établir clairement les effets de l’eutrophisation sur l’éco- logie ainsi que sur la pêche et les autres services écosystémiques de grande valeur.

Proportion et abondance différents niveaux trophiques

La surpêche est responsable de la modification de la répartition et de l’abondance de nombreuses espèces en Méditerranée. Il est prouvé que les espèces démersales et les stocks benthiques,

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ETAT DE L’ENVIRONNEMENT MARIN ET CÔTIER DE LA MÉDITERRANÉE

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