The State of the Med.Marine&Coastal Env.- French

Espèces non indigènes

Répartition spatiale et abondance des espèces non indigènes en Méditerranée

ment du pétrole en provenance du Moyen-Orient et des biens de consommation en provenance d’Asie du sud-est (PNUE/ PAM 2009). C’est dans les eaux bordant Israël et la Turquie qu’on trouve le plus grand nombre d’espèces non indigènes, principalement du fait de leur proximité avec le Canal de Suez (PNUE/PAM 2009). Les espèces non indigènes, aussi appelées espèces exotiques, sont des organismes ayant pénétré des écosystèmes situés à l’extérieur de leur périmètre connu et qui peuvent y survivre et s’y reproduire. Elles peuvent être classées comme : - Non établies - Etablies - Invasives (nombres et types augmentant rapidement) - Nuisibles (présentant un risque) Source : Occhipinti-Ambrogi et Galil 2004

Le nombre et le taux d’espèces non indigènes présentes en Mé- diterranée ont tous deux augmenté ces dernières années (PNUE/ PAM 2009). Actuellement, environ mille espèces non indigènes aquatiques ont été identifiées en mer Méditerranée, une nou- velle espèce étant introduite tous les dix jours. Parmi celles-ci, à peu près 500 espèces sont bien implantées ; beaucoup d’autres ont fait l’objet d’observations ponctuelles (PNUE/MAP 2012). En outre, des espèces terrestres exotiques ont aussi été introduites sur le littoral méditerranéen, mais ces espèces n’ont pour l’ins- tant pas été contrôlées de manière systématique. Les animaux benthiques, ou animaux vivants dans les fonds ma- rins, constituent les espèces non indigènes les plus nombreuses en Méditerranée. La plupart sont des mollusques, des crustacés, ou des vers marins (PNUE/MAP 2009). On trouve plus d’espèces non indigènes dans l’est que dans l’ouest de la Méditerranée. Les espèces non indigènes pénètrent en mer Méditerranée via trois routes principales : 1. L’invasion naturelle à travers les voies d’eau telles que le Canal de Suez ou le détroit de Gibraltar ; 2. Le transport par navires par adhésion ou encrassement sur les coques des navires ou par les eaux de ballast ; 3. Les fuites, intentionnelles ou non, par l’aquaculture, y compris d’espèces commerciales, les appâts et les espèces destinées au commerce aquariophile (AEE et PNUE 1999). Le transport maritime et l’aquaculture sont les principales voies d’entrée des espèces non indigènes dans le bassin occi- dental de la Méditerranée. La migration à travers le canal de Suez est à l’origine de la plupart des espèces non indigènes dans le bassin oriental. On estime que 47% des espèces non indigènes présentes aujourd’hui en Méditerranée sont entrées par le Canal de Suez, 28% via le transport par navires et 10% via l’aquaculture (PNUE/MAP 2009). L’introduction d’espèces via le transport maritime a augmenté du fait de la croissance de l’achemine- Principaux vecteurs d’introduction

Impact des espèces non indigènes particulièrement invasives

La vulnérabilité d’un écosystème face aux espèces non indigènes dépend de la santé de son système (PNUE/PAM 2009). Un envi- ronnement pollué, par exemple, sera plus vulnérable qu’un envi- ronnement vierge. Les dommages physiques liés au dragage, au chalutage de fond et aux autres formes de destruction de l’habi- tat rendent aussi l’environnement plus vulnérable aux pressions associées aux espèces non indigènes (PNUE/PAM 2009).

Quelques impacts écologiques des espèces non indigènes

• Prédation d’espèces indigènes affectant la chaîne ali- mentaire marine • Des espèces de poissons invasifs non indigènes – per- roquet de Méditerranée ( Thalassoma pavo ), bécune à bouche jaune ( Sphyraena viridensis ), et tassergal ( Pomatomus saltator ), par exemple – s’attaquent aux poissons commercialisés. • Compétition avec les espèces indigènes • Les algues invasives non indigènes du genre Caulerpa recouvrent des herbiers indigènes ( Posidonia spp.) • En Israël, trois espèces indigènes – une étoile de mer ( Asterina gibbosa ), une crevette ( Melicertus kerathurus ), et une méduse ( Rhizostoma pulmo ) – ont vu leur popula- tion baisser alors que dans le même temps, trois espèces non indigènes – également une étoile demer ( A.Burtoni ), une crevette ( Maruspenaues japonicas ), et une méduse ( Rhopilema pulma ) – ont vu leur population s’accroître. • Modification des communautés indigènes • Une algue invasive non indigène ( Caulerpa taxifolia ) peut créer d’épais tapis qui affectent les communautés benthiques et réduisent les aires de frai et d’alimenta- tion des poissons. • Une autre espèce non indigène ( C. racemosa ), peut croître au-dessus d’autres espèces d’algues et a été associée à la raréfaction des éponges. Sources : PNUE/PAM 2012 ; AEE et PNUE 2006

Espèces non indigènes

Mode d’introduction

Aquaculture ou navigation

Canal de Suez

Inconnu

Nombre d’espèces relevé

De 51 à 100 De 101 à 200 Plus de 200

De 1 à 10 De 11 à 30 De 31 à 50

Source: UNEP/MAP, Marine pollution indicators Fact sheets , 2004.

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ETAT DE L’ENVIRONNEMENT MARIN ET CÔTIER DE LA MÉDITERRANÉE

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