The State of the Med.Marine&Coastal Env.- French

Détection par satellite de nappes de pétrole en mer

Densité des rejets d’hydrocarbures illicites, 2004

High

Low

Note: les informations de cette carte sont basées sur la superposition d’images satellites, dans lesquelles on ne peut pas faire la distinction entre les nappes d'hydrocarbures et les phénomènes naturels comme la hauteur des vagues et les vents de surface.

Sources: UNEP/MAP, State of the Environment And Development in the Mediterranean, 2009.

cela est dû au trafic maritime intensif et aux rejets directs des navires dans les eaux extraterritoriales. Dans les eaux littorales, les taux de HAP dans les sédiments sont généralement plus éle- vés près des ports et des zones industrielles, jusqu’à 100 fois plus élevés que dans la colonne d’eau sus-jacente. Ce phénomène est dû à l’absorption des HAP par les particules, où elles deviennent alors encore plus résistantes à la dégradation (De Luca et al. 2005). Les concentrations de HAP dans le biote marin tendent à être liées aux installations pétrolières, notamment les raffineries, les terminaux et les ports. Cependant, la plupart des études ont été menées dans le nord-ouest de la Méditerranée. De plus, on manque totalement d’informations quant aux niveaux de pollu- tion des mers profondes. En conséquence, afin d’être en mesure d’évaluer l’état de la contamination de la mer Méditerranée par les hydrocarbures pétroliers, davantage d’études sont néces- saires, en particulier le long des côtes méridionales et le long des principales routes maritimes (Abdulla et Linden 2008). Les HAP sont connus pour avoir des effets sur différentes espèces aux niveaux génétique, cellulaire, biochimique et physiologique. Les dégâts encourus sur le plan génétique peuvent entraîner des aberrations chromosomiques, avoir des conséquences sur les étapes embryonnaires et des effets à long terme tels qu’une croissance cancérigène et mutagène chez les vertébrés. Certains de ces effets ont été observés au large des côtes de Ligurie en Italie près de dix ans après le déversement d’hydrocarbures. Il a été démontré que certains HAP hydrosolubles rompent les membranes biochimiques, entraînant des modifications dans les activités des enzymes et des récepteurs chez les organismes tou- chés. Des études expérimentales ont aussi démontré qu’une ex- position aux hydrocarbures pétroliers peut provoquer diverses anomalies dans la formule sanguine. Des études menées en laboratoire et sur le terrain ont démontré que les hydrocarbures pétroliers pouvaient conduire à un stress oxydant. Les poissons exposés à des hydrocarbures pétroliers de façon chronique pré- sentent souvent différents types de lésions. Plusieurs études de terrain ont montré de tels changements histopathologiques dans le biote des eaux contaminées par du pétrole. Par exemple, neuf ans après l’accident du Haven au large du port de Gênes,

mativement les marées noires et de repérer de points chauds (Abdulla et Linden 2008). Ces images prouvent que la distri- bution des rejets d’hydrocarbures est corrélée aux principales routes maritimes, le long de l’axe principal est-ouest qui relie le détroit de Gibraltar et les différentes branches de distribution de l’est méditerranéen, via le canal de Sicile et la mer Ionienne, et le long des routes menant aux principaux ports de déchargement de la côte nord de l’Adriatique, à l’est de la Corse, en bordure de la mer Ligure et autour du golfe du Lion (Abdulla et Linden 2008). Le pétrole brut est composé de milliers de composés complexes parmi lesquels les HAP sont les plus toxiques. La quantité de HAP pénétrant la mer Méditerranée varie selon les types et les quanti- tés de pétrole rejetés. Les entrées annuelles sont estimées entre 0,3 et 1 000 tonnes (AEE et PNUE 2006). Les HAP sont aussi intro- duits en Méditerranée via l’aquaculture (Tsapakis et al. 2010) et par les particules atmosphériques provenant de la combustion de carburants fossiles et de la combustion incomplète de bio- masse et de déchets solides (AEE et PNUE 1999). La quasi-totalité (99%) des rejets d’hydrocarbures d’origine miné- rale et dephénols sont déclarés par le secteur du raffinagepétrolier de quelques pays méridionaux tels que l’Egypte, la Libye, l’Algérie et la Tunisie. Ce secteur est aussi responsable de 66% des rejets de composés organiques volatils, auquel s’ajoutent l’industrie de la chimie organique, l’industrie du textile, les transports et la produc- tion d’énergie. Entre 2003 et 2008, les émissions de ces polluants ont été réduites dans certains pays tels que l’Algérie, la Syrie ou la Tunisie, mais ont augmenté dans d’autres comme en Egypte ou en Turquie. Certains pays ont aussi rapporté des données sur les rejets d’huiles et de graisses dans l’eau. Ce paramètre comprend également les huiles non minérales. Par conséquent, l’industrie agro-alimentaire apparaît comme la principale source dans les pays méditerranéens, représentant 83% des rejets totaux. Elle est suivie par le secteur du raffinage pétrolier (13%) et les usines de traitement des eaux usées (3%) (PNUE/PAM/MED POL 2012).

Dans certaines zones, les niveaux de HAP sont plus élevés au large que sur le littoral. Abdulla et Linden (2008) estiment que

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PRESSION HUMAINE, ÉTAT ET IMPACTS SUR LES ÉCOSYSTÈMES MÉDITERRANÉENS

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