The State of the Med.Marine&Coastal Env.- French

La pêche La pêche est un enjeu important en Méditerranée. Bien que ne représentant qu’une petite quantité des produits consommés sur le marché, elle constitue une source d’emplois importante ainsi qu’une des bases de l’identité culturelle méditerranéenne. Le secteur emploie 420 000 personnes, dont 280 000 pêcheurs, et le prix moyen des produits débarqués est beaucoup plus élevé que la moyenne mondiale. La durabilité des ressources halieutiques (et de facto , de la pêche) est favorisée par la diversité des profondeurs et par la présence de nombreuses zones refuge pour la reproduction. Ces deux facteurs permettent d’améliorer la résilience des populations halieutiques face aux pressions. La proportion exceptionnelle- ment élevée d’opérateurs de petite taille engagés dans la pêche commerciale est également un avantage en matière de dura- bilité. La flotte de pêche côtière s’intéresse en premier lieu aux espèces de poisson qui ont de la valeur sur le marché. Elle crée de nombreux emplois et est beaucoup plus sélective dans ses prises que les flottes industrielles à grande échelle (en particulier les chalutiers). Plus de 85% des bateaux de pêche de la flotte médi- terranéenne (71 800 sur un total de 84 100) relèvent de la pêche artisanale. Ces bateaux sont parfois non motorisés (4 000 sur 13 700 en Tunisie, par exemple). De nombreux pêcheurs cumulent plusieurs emplois (c’est le cas de 80% d’entre eux à Malte et 92% en Syrie par exemple). La part de la pêche côtière dans le total des prises varie selon les pays (87% en Syrie, 58% à Chypre, 56% en Grèce, 44% en Tunisie, 41% en Italie, 39% en Israël, et 10% en Slovénie). La flotte industrielle se concentre principalement dans les pays méditerranéens membres de l’Union européenne (57% de la flotte totale). La pêche récréative représente 10% du total des prises, ce qui est considérable (PNUE/PAM/PB 2005). Les poissons débarqués dans les ports méditerranéens ne re- présentent qu’une infime partie des prises mondiales (un peu plus de 1% des débarquements totaux, en volume). Toutefois, sachant que la Méditerranée représente moins de 0,8% de la surface globale des océans, cela représente une pression signi- ficative. De plus, la pêche méditerranéenne tend à être concen- trée dans les zones côtières, certains bateaux pêchant sur le talus continental des espèces prisées comme la crevette rose ( Aristeus antermarus ), la crevette rose du large ( Parapenaeus longiros- tris ), et le merlu ( Merluccius merluccius ). Les eaux profondes ne sont pas exploitées pour l’instant et il est peu probable qu’elles le soient dans un futur proche. La production de poisson varie actuellement entre 1,5 et 1,7 million de tonnes par an, dont 85% de cette production se concentre dans six pays (Italie, Turquie, Grèce, Espagne, Tunisie et Algérie). La pêche ne satisfait plus la demande des pays du littoral, laquelle correspond en moyenne à un tiers de la demande totale (PNUE/PAM 2012).

Ressources en énergie non renouvelable en Méditerranée

Mines

Installations minières Mines de charbon Mines d’uranium

u

Infrastructures pétrolières et gazières

Champs d’extraction de gaz Champs d’extraction de pétrole Ra neries

Oléoducs du bassin méditerranéen Port de chargement de pétrole brut Port de déchargement de pétrole brut

Principales voies maritimes

Sources : Beilstein, M., Bournay, E., Environnement et sécurité en Méditerranée : désertification, ENVSEC, 2009.

sentant une géologie complexe et de grandes régions encore inexplorées, il est difficile de déterminer la taille des ressources en hydrocarbures de la région. On estime les réserves pétro- lières connues à plus de 45 000 millions de barils. La plupart des entreprises présentes dans la région se concentrent sur l’exploration. Les régions les plus prometteuses se situent aus- si bien sur le littoral qu’offshore. Parmi les sites les plus prospectés, quatre se trouvent en Algérie (dans les bassins de Ghadamès et d’Illizi situés à proximité des frontières entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye), trois se trouvent en Libye (dans les bassins de Syrte, Ghadamès et Murzuq), six en Egypte (à Ashrafi dans le golfe de Suez, East Tanka offshore, le désert occidental, Meleiha, Qarum et Abu Gharadiq), quatre en Grèce (Nord-ouest du Péloponnèse, Ioannina, Aitoloakrnania et le golfe offshore de Patras), trois en Italie (Val d’Agri dans la région de Basilicate au sud du pays, dans la région des Abruzzes, en offshore et au large de Brindisi, en mer Adriatique) (AEE et PNUE 1999). S’ajoutent à cela des réserves considérables dans la province du bassin levantin (Schenk et al. 2010). Le commerce et la distribution du pétrole et du gaz dans le bas- sin méditerranéen nécessite un vaste réseau d’oléoducs et de gazoducs, en mer comme sur terre, principalement dans les pays de production, reliant leurs champs pétroliers à leurs raffineries et terminaux pétroliers ou à d’autres pays.

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INTRODUCTION AU BASSIN MÉDITERRANÉEN

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