The State of the Med.Marine&Coastal Env.- French

Exploitation minière et industrie manufacturière

L’étude des substances rejetées par les différents secteurs indus- triels, associée à la dangerosité de leurs activités, permet d’identi- fier les industries les plus polluantes (PNUE/PAM/MED POL, 2012) : • Production énergétique

L’absence de réserves de fer et de charbon d’importance dans le bassin méditerranéen a influencé le développement industriel des pays de la région. La production d’acier s’est concentrée dans le nord (Italie, France, Espagne, Turquie et Grèce), avec quelques producteurs au sud (Egypte, Algérie et Tunisie). Les autres activi- tés minières du bassin méditerranéen se concentrent sur le mer- cure (Espagne), les phosphates (Maroc et Tunisie), la chromite (Albanie et Turquie), le plomb, le sel, la bauxite (Bosnie-Herzé- govine, Croatie, France, Grèce, Slovénie et Monténégro) et le zinc (Espagne et Maroc) (AEE et PNUE 1999). L’existence de réserves de pétrole et de gaz en Algérie, à Chypre, en Egypte, en Israël, en Italie, au Liban, en Libye et en Syrie ex- plique la présence de plus de quarante raffineries et installations pétrochimiques sur le littoral méditerranéen. Ces installations produisent de l’ammoniac, du méthanol, de l’urée, de l’éthylène, du naphte, du propylène, du butane, du butadiène, des arômes et d’autres produits chimiques industriels. En plus des secteurs minier, pétrochimique et métallurgique, le bassin méditerranéen accueille un secteur industriel manufacturier très divers compre- nant la fabrication d’aliments, de textiles, de cuir, de papier, de ciment et de produits chimiques, notamment des engrais. Tou- tefois, la répartition géographique des activités industrielles du bassin méditerranéen est très inégale, l’essentiel des industries étant concentrées au nord-ouest, particulièrement en Italie, en France et en Espagne.

• Métallurgie • Cimenterie • Raffinerie pétrolière • Traitement des eaux usées urbaines

• Industrie chimique • Fabrication d’engrais

Les industries sont souvent situées le long des côtes, dans des zones à forte densité de population, parfois même dans les centres urbains, et souvent à proximité d’autres activités éco- nomiques comme l’agriculture et le tourisme. Par conséquent, les pressions que fait porter l’industrie sur les environnements côtiers et marins se cumulent et interagissent avec d’autres types de pressions. Toutes ces activités industrielles entraînent des pressions mul- tiples et variées sur l’environnement côtier et marin méditerra- néen, dont l’utilisation de territoires et de ressources naturelles (marines et terrestres), la production de déchets, et le rejet de polluants dans l’eau et dans l’atmosphère. Tourisme Si l’on considère le bassin méditerranéen dans son ensemble, celui- ci constitue de loin la destination touristique mondiale la plus importante, attirant près d’un tiers des touristes internationaux de la planète (en tout, 306 millions sur 980) et générant plus du quart des recettes touristiques internationales (en tout, 190 milliards d’euros sur 738). Il est prévu que le nombre d’entrées de touristes internationaux dans la région méditerranéenne atteigne 500 mil- lions d’ici 2030 (OMT 2012). La grande majorité des touristes sont d’origine européenne (81,1% en 2010), suivis par ceux du Moyen- Orient (6,4%) qui ont récemment dépassé les touristes venant du continent américain (5,7%). Le tourisme intérieur est aussi impor- tant dans la région. Sur un total de 450millions de visiteurs chaque année, y compris les touristes intérieurs et internationaux, 100mil- lions choisissent de rester sur les côtes de leur propre pays, aug- mentant considérablement la concentration humaine dans ces régions (PNUE/PAM/MED POL 2005). Le secteur touristique est plus développé dans les économies avancées d’Europe. Ces pays comptent plus de deux tiers des arrivées de touristes internationaux de la région. Cependant, les économies émergentes de Méditerranée orientale, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient ont connu une croissance supérieure à la moyenne (9% par an), avec des entrées internationales qui ont plus que triplé entre 1995 et 2010. Le Moyen-Orient a connu une croissance moyenne de 12% par an, l’Afrique du Nord de 6%, et l’Europe émergente de 9%. 2011 et 2012 furent des années par- ticulièrement difficiles pour les destinations d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à l’international, avec une chute de 31% au Moyen-Orient et de 10% en Afrique du Nord. Toutefois, les prévisions à long terme montrent toujours que les destinations situées dans les pays émergents devraient connaître une crois- sance plus importante que les destinations dont le marché est mature. Pour la période 2010-2030, l’Afrique méditerranéenne (4,6% par an), le Moyen-Orient (4,5% par an) et les économies européennes émergentes (4,1% par an) devraient connaître des taux de croissance bien plus élevés que les économies avancées d’Europe (1,6% par an) (OMT, 2012).

Monaco

La pression du tourisme sur les côtes méditerranéennes Milliers de touristes par kilomètre de littoral durant la haute saison

25

Israël

2000 2025 (projection)

Espagne

France

Slovénie Malte

20

Italie

Liban

Tunisie

Maroc

15

Chypre

Syrie Egypte

Algérie

Turquie

10

Bosnie-Herzégovine Grèce Croatie Monténégro

5

Libye

Albanie

0

Source : OMC, Plan Bleu, 2003, Attané et Courbage, 2001 : Géopolis

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ETAT DE L’ENVIRONNEMENT MARIN ET CÔTIER DE LA MÉDITERRANÉE

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