The State of the Med.Marine&Coastal Env.- French

production agricole méditerranéenne totale (PNUE/PAM/PB/ CAR 2009). Une proportion importante des terres agricoles est consacrée à l’oléiculture et à la viticulture (Leff et al. 2004). La production de légumes, de céréales, et d’agrumes a été mul- tipliée par un facteur allant de 2,5 à 5 depuis les années 1960. Durant cette période, cependant, la surface totale de terres culti- vées dans le bassin méditerranéen est restée à peu près stable. L’augmentation de la production résulte d’une intensification de la production par une utilisation plus importante de l’irrigation (20 millions d’hectares environ en 1960, 38 millions d’hectares en 1999). Malgré cette augmentation de la production, les pays des rives méridionale et orientale de la Méditerranée dépendent en- core des importations de nourriture pour répondre aux besoins d’une population croissante (PNUE/PAM/BP/CAR 2009). Outre l’agriculture pluviale et irriguée, les autres utilisations communes de terres agricoles dans le bassin méditerranéen comprennent les pâturages, les parcs d’engraissement, l’élevage laitier et les vergers. L’aquaculture est aussi pratiquée. Toutes ces activités ont des conséquences environnementales. La fertilisa- tion, le labour, l’application de pesticides, l’épandage de fumier et l’élevage bovin alimentent le système en éléments nutritifs (ni- trates et phosphates), en pesticides et en agents pathogènes (AEE et PNUE 1999). Les ruissellements de surface, le transport de sédi- ments et le lessivage les transportent dans les fleuves, les nappes souterraines, les lacs, les zones humides et enfin dans la mer. La production agricole dans les régions les plus arides du bassin méditerranéen repose souvent sur l’utilisation et parfois la surex- ploitation des zones présentant un sol de bonne qualité et des pré- cipitations ou une irrigation adéquates. La demande en denrées alimentaires entraîne une surutilisation des cultures sur des terres marginales, facilement dégradées en raison de précipitations irré- gulières et de sols fragiles situés sur des pentes propices à l’érosion. Cela conduit à l’érosion des sols, à la destruction du couvert ligneux et herbacé, et à la réduction des zones de pâturage optimales. Le

composés d’un tissu rural en 1971 (taux d’urbanisation : 41%), s’urbanisent et atteindront un taux d’urbanisation de 66% d’ici 2025 (calculs du Plan Bleu sur la base des chiffres du DAES des Nations Unies 2011). Dans les régions côtières, où le processus d’urbanisation entraîne un surdéveloppement, la population urbaine pourrait croître de 33 millions (dont 30 millions à l’est et au sud du bassin méditerranéen) entre 2000 et 2025. Concernant la distribution générale de la population, le nombre de villes côtières de plus d’un million d’habitants est plus élevé à l’ouest dubassinméditerranéen, sur la côte est du bassin levantin, et dans la région du delta du Nil. En termes absolus, la croissance de la population reste élevée, et ses impacts sur l’environnement risquent d’augmenter au fur et à mesure que la population des villes et des zones littorales continuera d’augmenter. La longue histoire du bassin méditerranéen a conduit à une diver- sification des approches politiques et de gouvernance, à toutes sortes demodèles de développement économique et à une grande diversité de systèmes sociaux. Ces différences se reflètent dans les niveaux de développement et sur l’empreinte écologique des États méditerranéens. L’empreinte écologique est une mesure de la de- mande humaine sur les écosystèmes de la planète et représente la quantité de terres biologiquement productives et d’espaces mari- times nécessaires pour alimenter en ressources la consommation humaine et pour assimiler les déchets qui y sont associés. On peut classer les pays méditerranéens en deux groupes: 1. Les pays à revenus intermédiaires, avec des indices de déve- loppement humain bas (IDH) mais en progrès rapide, et à faible empreinte écologique. Ils sont concentrés dans le Sud et l’est du bassin méditerranéen et sur le littoral oriental de la mer Adriatique ; 1. Les pays à hauts revenus, avec des IDH élevés et une grande empreinte écologique. Il s’agit des pays méditerranéens membres de l’UE et d’Israël. Entre 2000 et 2007, tous les pays méditerranéens ont amélioré leur IDH et ont accru leur empreinte écologique, à l’exception deMalte, qui est parvenue à réduire son empreinte (PNUE/PAM/PB 2011). Les activités économiques ont un impact sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes naturels et sur les nom- breux services fournis par ces écosystèmes tels que les loisirs, la régulation du climat et la disponibilité des ressources natu- relles, que ces dernières soient vivantes comme les poissons et les mollusques ou non renouvelables comme le pétrole, le gaz et les minéraux. Les zones côtières, et en particulier leurs pay- sages, font face à des pressions considérables dues aux fortes concentrations de populations et d’activités économiques. Face à une population en pleine recrudescence et au renforcement de l’urbanisation, les habitats côtiers et les paysages naturels se fragmentent toujours plus. L’utilisation des sols change en rai- son des activités humaines. Cette tendance entraîne en parallèle une modification des paysages conduisant à une diminution de l’intégrité des écosystèmes et des paysages côtiers.

Agriculture et population du bassin méditerranéen

Personnes employées dans l’agriculture Pour 10 000 personnes vivant en zone agricole 1990

8 700 4 500

2011

Décroissant depuis 1990 Stable ou croissant depuis 1990 Tendance non disponible

1 000 500

Terres agricoles

Zones de culture des olives Zones viticoles

Cultures céréalières sèches Pâturages ou zones naturelles Culture de collines ou de montagne

Les secteurs économiques

Zones irriguées

Agriculture et sylviculture Malgré un grand nombre de sous-climats différents, l’agriculture du bassin méditerranéen est avant tout une agriculture pluviale. Céréales, légumes, et agrumes représentent plus de 85% de la

Sources: World Band, World Development Indicators, on line database, accessed October 2011; Beilstein, M;, Bournay, E., Environment and Security in the Mediterranean: Deserti’cation, ENVSEC, 2009.

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ETAT DE L’ENVIRONNEMENT MARIN ET CÔTIER DE LA MÉDITERRANÉE

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