The State of the Med.Marine&Coastal Env.- French

soit contrebalancé par les ruissellements provenant des terres et des retombées atmosphériques, tandis que les pertes en azote seraient compensées par une fixation supplémentaire par les épi- phytes des herbiers et les bactérioplanctons pélagiques. On estime la production primaire brute (PP) annuelle moyenne en Méditerranée à environ 110-120 g C/m² pour le bassin oriental et à environ 120-160 g C/m² pour le bassin occidental (Bethoux et al. 1998 ; Crispi et al. 2002 ; Bosc et al. 2004). Selon des estimations récentes réalisées par Ludwig et al. (2009) la production primaire maximale que les apports d’éléments nutritifs fluviaux permettent ne correspond qu’à 1 à 2% de la production primaire totale de la Méditerranée. Toutefois, pour les zones côtières accueillant de grands fleuves, cette contribution peut être bien plus importante. Des changements dans les apports en nutriments d’origine flu- viale peuvent donc avoir un impact substantiel sur la productivité biologique des systèmes côtiers influencés par les fleuves les plus productifs, comme c’est le cas pour la mer Adriatique.

dans l’ensemble, cette eau est pauvre en éléments nutritifs. Les estimations des formes inorganiques de nutriments dans les eaux entrantes vont de 0,05 à 0,20 μM (μmol/L) pour le phosphate/ phosphore, de 1 à 4 pour le nitrate-azote et à près de 1,2 μM pour le silicate-silicone (Coste et al.1988). Les gradients de densité se dé- veloppent dans la partie inférieure des eaux atlantiques entrantes, ce qui empêche l’échange avec les eaux plus profondes et riches en éléments nutritifs dubassin. Le contenu en nutriments des eaux de surface baisse à mesure que l’eau se déplace à travers la Médi- terranée et rencontre les activités biologiques et l’eau du bassin, faible en éléments nutritifs. La concentration en nutriments de la mer Égée est douze fois inférieure à celle de l’océan Atlantique et huit fois inférieure à celle de la mer d’Alboran (McGill 1969), ce qui explique la plus faible productivité de la Méditerranée orientale. Coste et al. (1988) ont calculé un déficit en nutriments d’environ 10% pour les sorties totales d’azote et de phosphore, et d’environ 50% pour les sorties totales de silicone. Bethoux et al. (1992) ont émis l’hypothèse qu’à l’échelle du bassin, le déficit de phosphore

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INTRODUCTION AU BASSIN MÉDITERRANÉEN

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