The State of the Med.Marine&Coastal Env.- French
L’incapacité historique de procéder à une évaluation uniforme des situations et des pressions en vue de formuler des réponses est une des raisons pour lesquelles les écosystèmes méditerra- néens continuent à être menacés, en dépit d’une reconnaissance de plus en plus grande de leur valeur. À l’exception des données concernant les polluants localisés, les nutriments et les enrichissements en matière organique pour certains pays, les données restent limitées. Cependant, quelques pays ont commencé à évaluer les effets du changement clima- tique et à étudier les enjeux émergents, comme les effets du bruit et l’évaluation des impacts conjugués. D’autres pays, dotés de ressources humaines et financières moins importantes, se concentrent sur leurs obligations découlant des différents pro- tocoles de la Convention de Barcelone. Dans le futur, un pro- gramme de surveillance rationalisé (basé sur certains objectifs écologiques et opérationnels que les Parties à la Convention de Barcelone sont en train de choisir) permettra de surmonter les obstacles à la compréhension de la séquence Facteur-pression- état-impact-réponse qui concernent toute une série d’impacts des activités humaines. Lors de la réunion des Parties à la Convention de Barcelone tenue en février 2012, elles ont convenu (Décision IG.20/4) de s’efforcer de répondre à une série d’objectifs écologiques et opérationnels (voire la troisième partie) afin de garantir que les écosystèmes méditerranéens continuent à offrir de précieux services et des ressources rentables en faveur des pays méditerranéens. Ces objectifs peuvent se résumer comme suit: • Les processus côtiers ne sont pas perturbés par l’urbanisation, le développement des côtes et la protection insuffisante des habitats, écosystèmes et paysages côtiers, de sorte que les rivages restent stables, que l’élévation du niveau de la mer soit contenue dans la mesure du possible par l’adaptation naturelle, et que la fragmentation de l’habitat soit réduite au minimum. • La pollution causée par les contaminants est réduite au mi- nimum afin d’éviter de perturber l’écologie, de provoquer la perte de la biodiversité et d’entraîner des impacts négatifs sur la santé humaine. • L’eutrophisation due aux activités humaines, ainsi que l’aug- mentation de l’hypoxie et de l’anoxie sont évitées ou réduites au minimum grâce à des contrôles sur les apports en élé- ments nutritifs dans les eaux côtières. • Les déchets marins n’ont pas d’effets néfastes sur l’environne- ment côtier et marin, ni sur la vie marine. • Le bruit des activités humaines n’a aucun impact significatif sur les écosystèmes marins et côtiers. • Les espèces non indigènes introduites par les activités hu- maines sont contenues, dans la mesure du possible, afin d’évi- ter qu’elles ne deviennent invasives et perturbent la producti- vité et les équilibres naturels. • La pêche (et le prélèvement de poisson en appui des indus- tries agricoles et aquacoles) ne dépassent pas les limites du- rables, laissant des ressources afin de soutenir l’ensemble des écosystèmes et de permettre la reconstitution des stocks. • Les dommages d’origine anthropique au fond de la mer sont évités ou réduits au minimum de façon à ce que l’intégrité des
tivité, et la contamination par les polluants affectent non seu- lement les systèmes marins et leur bon fonctionnement, mais aussi la santé et les économies humaines, et le tissu même de ces sociétés littorales. Aujourd’hui, les pays méditerranéens commencent à porter un regard holistique sur les conditions de l’environnement méditer- ranéen dans le but de comprendre comment des effets multiples et cumulatifs affectent l’environnement et comment, en retour, la dégradation continuelle de l’environnement affecte le bien- être humain. Cette approche holistique s’appuiera certainement sur les étapes déjà couvertes par les précédentes approches de gestion intégrée comme la Gestion intégrée des zones côtières (GIZC), récemment renforcée par l’entrée en vigueur de son Pro- tocole. L’engagement des Parties contractantes à la Convention de Barcelone en faveur de l’approche écosystémique montre que l’immense valeur des côtes et des mers de la région n’a pas échappé aux décideurs, non plus que l’importance particulière d’une gestion qui en permette une exploitation durable. L’augmentation de la population en zone littorale, l’urbanisa- tion, un commerce maritime en constante augmentation, l’ex- ploitation des ressources naturelles, et le tourisme côtier sont les principaux facteurs à l’origine des pressions qui continuent de dégrader la mer Méditerranée et son littoral. Cependant, ces facteurs et pressions ne sont pas homogènes à travers le bassin. La mise en place d’une gestion assurant l’utilisation du- rable et continue aux écosystèmes exige une compréhension solide des niveaux de pressions, de l’état sous-jacent des éco- systèmes, des incidences sur l’écologie, et de la manière dont répondent les institutions. La situation de l’environnement de la Méditerranée est en réalité l’histoire de multiples situations de l’environnement, qui varient d’un endroit à l’autre. C’est aus- si l’histoire de la manière dont cet éventail de situations touche la mer dans son ensemble et sur la capacité de ses écosystèmes marins et côtiers de continuer à fournir les biens et services dont la population a besoin. Depuis le rapport de l’AEE-PNUE/PAM de 2006 sur les problèmes prioritaires concernant l’environnement méditerranéen, les changements sont manifestes. Les améliorations de la qualité de l’eau sont perceptibles à certains endroits, grâce aux efforts stratégiques visant à réduire la charge de polluants. Les quanti- tés de substances dangereuses telles que le DDT et les métaux lourds sont en baisse dans d’autres (PNUE/PAM/MED POL 2011). Cependant, de nouveaux enjeux ont émergé. La désalinisa- tion et ses effets, en particulier les rejets de saumure, nécessite qu’on s’y intéresse davantage. Le développement des activités d’aquaculture dans l’espace marin et côtier, notamment pour l’engraissement du thon rouge, s’accompagne de menaces de pollution accrue, d’eutrophisation, de rejet d’espèces invasives et de pathogènes, ainsi que de la recrudescence des conflits liés à la réduction des accès et de la disponibilité de l’espace pour les autres utilisations. Enfin, l’impact des espèces invasives sur l’économie et l’écologie de la région continue de croître, néces- sitant des efforts plus soutenus pour empêcher de nouvelles in- vasions, et pour contrôler, lorsque c’est possible, les dommages causés par ces espèces.
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ETAT DE L’ENVIRONNEMENT MARIN ET CÔTIER DE LA MÉDITERRANÉE
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