The Natural Fix? The Role of Ecosystems in Climate Mitigation-French
pratiquement neutre en carbone d’ici 2030. Non seulement cela est techniquement possible, mais c’est aussi économiquement réalisable. En effet, le GIEC a conclu que si le coût des émissions de carbone était estimé à un juste niveau (à savoir, 100 $ la tonne d’équivalent-dioxyde de carbone), en 2030 le secteur agricole serait potentiellement le deuxième secteur le plus important, après celui du bâtiment, du point de vue de la contribution à l’atténuation des changements climatiques. À ce niveau de tarification du carbone, la foresterie et l’agriculture deviennent conjointement plus im- portantes que tout autre secteur. Même à des prix carbone plus bas, ces deux secteurs conservent une importance considérable pour l’atténuation des changements climatiques. De nombreux défis restent à relever avant lamise enœuvre effective des mesures. Le plus grand potentiel d’augmentation du stockage du carbone dans les systèmes d’agriculture réside dans les pays en développement, où les manques de connaissances et d’accès aux technologies constituentdesobstaclesmajeursauchangement.Pour pouvoir surmonter ces obstacles, il faudra prendre l’engagement de renforcer les capacités à très grande échelle. Les systèmes axés sur des incitations, visant par exemple à encourager la plantation de cultures destinées à la production de biocarburants sur des terres marginales, doivent être très soigneusement planifiés et mis en place si l’on ne veut pas qu’ils aient des conséquences négatives sur les moyens de subsistance locaux, la biodiversité, ou bien les stocks de carbone eux-mêmes. Si la communauté internationale parvient à relever ces défis, les systèmes vivants de la Terre pourront jouer un rôle capital dans la lutte contre les changements climatiques dangereux. Non seulement cela, mais les mesures permettant de gérer le carbone stocké dans les écosystèmes peuvent offrir d’énormes avantages potentiels pour la biodiversité et la fertilité des sols. Cette occasion de contribuer à la réalisation d’un si grand nombre d’objectifs importants est à ne pas manquer.
le réchauffement aux latitudes élevées entraînera dans ces régions un dégel au moins partiel de la couche profonde des sols qui est gelée en permanence, ou pergélisol, libérant dans l’atmosphère une proportion des vastes quantités de carbone qui sont stockées dans le pergélisol. Actuellement, il n’existe aucune technologie permet- tant d’éviter que cela ne se produise : la seule mesure certaine pour se prémunir contre ce problème consiste en fait à empêcher le réchauffement. Globalement, il semble que les possibilités d’augmenter activement les quantités de carbone stockées dans la plupart des écosystèmes naturels, ou essentiellement naturels, soient relativement limitées actuellement. Il existe, toutefois, de nombreuses zones où des politiques adéquates et des interventions directes pourraient avoir des répercussions importantes. De grandes quantités de carbone sont stockées dans les sols tourbeux du monde entier et dans les forêts tropicales humides qui subsistent. La protection de ces zones contre l’assèchement et le déboisement aiderait considérablement à ralentir le rythme auquel les gaz à effet de serre augmentent, et permettrait de fournir en même temps des avantages bénéfiques pour la biodiversité. Les forêts de tourbières tropicales de l’Asie du Sud-Est sont d’une importance particulière – ces zones sont ironiquement menacées de déboisement pour la production de biocarburants, malgré le fait que leur valeur en tant que réserve de carbone l’emporte largement sur les éventuels avantages tirés des biocarburants qui les remplaceront. Les systèmes d’agriculture offrent de nombreuses possibilités de piégeage actif du carbone et de réduction des émissions. Les réserves de carbone dans les sols des terres agricoles, qui sont souvent très appauvries, pourraient être restituées par l’adoption de techniques appropriées, telles que la culture sans labour et la gestion intégrée des éléments nutritifs grâce à l’utilisation de compost et de fumier. Globalement, on pense que si les meilleures pratiques de gestion étaient largement adoptées, le secteur agricole pourrait devenir
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