The Natural Fix? The Role of Ecosystems in Climate Mitigation-French
de pratiques de gestion peut permettre de restituer le carbone et d’éviter d’autres pertes. Dans les climats humides, le potentiel de piégeage du carbone peut atteindre une tonne à l’hectare. Selon certaines estimations, les sols dégradés représentent la moitié du potentiel mondial de piégeage du carbone (Lal 2004a). L’agroforesterie constitue une pratique de gestion offrant un fort potentiel de piégeage du carbone dans les régions tropicales. Dans les systèmes d’agroforesterie, la production alimentaire est alliée à la plantation d’arbres. Du fait de la présence des arbres, les systèmes d’agroforesterie stockent davantage de carbone sous forme de biomasse végétale et offrent un potentiel plus élevé de piégeage du carbone dans les sols que les systèmes d’agriculture traditionnels (Nair et al . 2009). Ils peuvent également être bénéfiques pour la biodiversité. Il est estimé que les pratiques d’agroforesterie permettent de stocker, en moyenne, environ 10 tonnes de carbone à l’hectare dans les régions semi-arides, 20 tonnes à l’hectare dans les zones subhumides et 50 tonnes à l’hectare dans les régions humides, les taux de piégeage de carbone dans les petites exploitations agroforestières des tropiques se situant environ entre 1,5 et 3,5 tonnes de carbone à l’hectare par an (Montagnini & Nair 2004). De plus, les systèmes d’agroforesterie peuvent réduire les pressions exercées sur les forêts naturelles, et avoir par conséquent un effet positif indirect sur le stockage du carbone dans ces dernières (Montagnini & Nair 2004). Toutefois, comme dans le cas des systèmes d’agriculture tradition- nels, des pratiques de gestion durable devront aussi être adoptées dans les systèmes d’agroforesterie afin d’assurer le piégeage du carbone et une utilisation durable des ressources en eau. Dans certains systèmes, des interactions intrusives entre les espèces de cultures et les arbres plantés dans le cadre des mesures d’agroforesterie peuvent avoir des répercussions négatives sur le rendement des cultures (Garcia-Barrios 2003). Dans ces circon- stances, des solutions de compromis, visant à stocker des quantités raisonnables de carbone plutôt que le maximum possible tout en assurant en même temps la rentabilité des cultures, seront peut- être préférables (Verchot et al . 2005).
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