LE DERNIER CARRÉ DES GORILLESC

INTERVIEW

« Si nous pouvons protéger les gorilles, nous pouvons protéger la forêt »

Dr. Melanie Stiassny Curatrice de l’American Museum of Natural History, New York

les rivières africaines, et pour finir les côtes et la vie sous-marine des côtes d’Afrique, là où les pêcheries côtières sont si importantes pour la nourriture des populations. Nous allons perdre cela égale- ment. Donc pour moi les gorilles, mis à part le fait que ce sont des animaux magnifiques, merveilleux et de très proches parents, protègent la forêt, si vous voulez. Si nous pouvons protéger les go- rilles, nous pouvons protéger la forêt. Si nous protégeons la forêt, nous pouvons protéger les poissons. Et si nous protégeons tout cela, nous protégeons les gens. Donc tout est lié d’une certaine façon et en tant qu’ichtyologue, je soutiens totalement le sauvetage des gorilles, pour les poissons, pour les gens, pour tout.

J’étudie les poissons et le fleuve Congo est le milieu le plus riche en poissons de toute l’Afrique ; et je mène mes études dans un tronçon particulier du fleuve – le Congo inférieur entre le pool Malebo jusqu’à l’océan Atlantique, une région où les rapides ont créé la diversité d’espèces la plus extraordinaire qui soit. Dans cette partie du Congo, il n’y a jamais eu de gorilles, et il n’y en aura certainement jamais, mais les poissons dépendent totalement des gorilles, d’une façon très surprenante, car les poissons dépendent de la forêt… Tout ce qui arrive sur la terre finit tôt ou tard dans la rivière, et puis dans la mer. Il y a donc une grande chaîne qui relie les grandes forêts d’Afrique centrale, où vivent les gorilles, et

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