LE DERNIER CARRÉ DES GORILLESC

Le gorille oriental (Gorilla beringei) Matchie, 1903

Gorille de montagne (Gorilla beringei beringei) (Matschie, 1903) Liste rouge : en danger critique d’extinction Répartition : deux populations distinctes, l’une dans la Zone pro- tégée des volcans Virunga partagée entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda, et une autre qui se trouve essentiellement dans le parc national de la Forêt impénétrable de Bwindi en Ouganda mais s’étendant jusqu’à la Réserve spéciale des gorilles de Sarambwe en RDC limitrophe. Population : dans les années 50, on estimait la population des Virunga à 400-500 individus, tombée à 250 vers 1981. Des mesures de conservation ont permis une nouvelle croissance. En dépit de l’histoire mouvementée de la région depuis plus de 20 ans, fin 2003, le premier recensement depuis 1989 a montré une croissance de 17% pour s’établir à 380. On a rapporté que la population du Parc national des Virunga en RDC avait augmenté de 12,5%, passant de 72 à 81 entre août 2007 et janvier 2009 (ICCN, 2009). En 2009, on estimait cette population à 420 ; un recensement complet a lieu en 2010. Au début des années 1990, on a trouvé entre 290 et 310 gorilles au Bwindi, qui n’ont pas été étudiés en détail (Butynski, 2001). Le recensement de 2002 indique une croissance de 7% soit un total de 320 individus (McNeilage et al. , 2007) mais les nouvelles méthodes d’analyse génétique appliquée aux échantillons de 2006 ramènent toutefois ce chiffre à 300 (Robbins et Williamson, 2008). Note: On a proposé de décrire la population du Bwindi en sous-espèce dis- tincte (Sarniento et al., 1996). Cette position est contestée (Stanford, 2001) et n’est pas confirmée par les études génétiques (Garner & Ryder, 1996). CITES : Annexe I depuis 1975 CEM : Annexe 1 depuis 2005

Gorille oriental de plaine (Gorilla beringei graueri) (Matschie, 1914; Groves, 1970) Liste rouge : en danger Répartition : endémique à l’est de la RDC Population : au milieu des années 1990, on estimait la popu- lation de gorilles orientaux de plaine à environ 17 000 (plus ou moins 8 000), 86% d’entre eux vivant dans le Parc national du Kahuzi-Biega (PNKB) et dans la Forêt de Kasese qui se trouve à côté (Hall et al., 2008). Depuis lors, une décennie de guerre civile, les crises liées aux réfugiés et la chasse à la viande de brousse – en particulier pour assurer l’approvisionnement des mines illégales de coltan et de cassitérite (Redmond, 2001) – ont conduit, pense- t-on, à un déclin substantiel. L’insécurité qui règne dans la région empêche de mener des enquêtes précises, mais on pense que la population survivante se monte à moins de 5’500 individus. Mal- gré l’insécurité, des enquêtes ont été menées par des naturalistes congolais attachés à la préservation de la nature et par la WCS dans le massif des Itombwe. Elles ont révélé l’existence de deux popula- tions de gorilles non encore documentées mais aussi un déclin brutal des populations par rapport aux enquêtes de 1996 (Plumpt- re et al. , 2009). Des enquêtes menées récemment par la Réserve de gorilles communautaire de Walikale laissent à penser qu’il se trouve au moins 750 gorilles répartis en 80 groupes dans les forêts qui s’étendent entre le PNKB et le Parc national de Maiko / Réserve de gorilles de Tayna. Il s’agit d’un exemple de la Stratégie nationale de conservation communautaire de la RDC, qui a été publiée par l’organisme officiel de conservation de la RDC, l’ICCN, en 2008. CITES : Annexe I depuis 1975 CEM : Annexe 1 depuis 2005

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