LA CRISE DE LA CRIMINALITÉ ENVIRONNEMENTALE

sauvages, si nous voulons réussir à supprimer la demande. De même, la sensibilisation des consommateurs est très importante en ce qui concerne l’utilisation de produits ligneux dans lesquels la texture du bois est apparente, tels que le mobilier, les panneaux de bois et le bois d’œuvre. Elle l’est toutefois davantage encore vis-à-vis de l’achat de papier, produit concentrant la plus grande partie du blanchiment de bois illégal. Succès et progrès Plusieurs avancées ont été récemment enregistrées dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée portant atteinte à l’environnement par la communauté internationale et certains pays, notamment en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Ces avancées peuvent servir de référence, être élargies, imitées et adaptées. Quelques exemples importants sont présentés ci-dessous, qui ne représentent toutefois qu’une petite partie des nombreuses initiatives fructueuses de la communauté interna- tionale, des ONG et des gouvernements. Le braconnage de l’antilope du Tibet (ou Chiru) pour sa laine (shahtoosh) a provoqué une chute spectaculaire de la popula- tion (80 % à 90 %, soit près d’un million d’individus) dans les années 1990-2000, sur le seul territoire chinois. Suite à cela, de nombreuses interventions policières et militaires ont été menées pour prévenir leur éradication, comme la mise en place de l’une des plus grandes zones protégées au monde. Une meilleure gestion et la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation efficaces, associées à une application stricte de la loi, ont ainsi permis de sauver l’antilope Chiru de l’extinction. Les populations se remettent lentement, mais demeurent très vulnérables et des études complémentaires s’imposent d’urgence.

Le Brésil est probablement l’un des premiers pays au monde à avoir pris d’importantes mesures visant à réduire la déforesta- tion illégale en ciblant l’ensemble de la chaîne criminelle et ses réseaux. La déforestation de l’Amazonie dans ce pays a atteint son niveau le plus bas en 2012 depuis le début du suivi fores- tier en 1988. Elle a diminué de 64 à 78 % selon les estimations, principalement grâce à une approche coordonnée et à l’utilisa- tion de l’imagerie satellite associée à des enquêtes et opérations policières ciblées. Ces mesures ont notamment consisté à mener des actions de protection sur le terrain, à enquêter et à engager des poursuites contre les responsables et les réseaux concernés. Les efforts menés en faveur de l’application de la loi ont été, dans ce cas, la principale cause de la réduction observée de l’exploita- tion forestière illégale. Il est toutefois important de souligner que ces actions se sont accompagnées de mesures à grande échelle par le biais du programme ONU-REDD et d’autres initiatives visant à renforcer les processus participatifs relatifs aux peuples autochtones, aux parties prenantes et aux moyens de subsistance alternatifs. L’action menée a, à cet égard, probablement consisté à 90 % d’initiatives orientées vers les populations et 10 % de mesures d’application de la loi. Malheureusement, les autorités d’autres pays n’ont, dans la plupart des cas, pas accordé la priorité à l’application de la loi. La conciliation de ces deux types d’actions est cruciale dans la lutte contre la criminalité environnementale. Le Brésil est probablement l’un des premiers pays au monde à avoir pris d’importantes mesures visant à réduire la déforesta- tion illégale en ciblant l’ensemble de la chaîne criminelle et ses réseaux. La déforestation de l’Amazonie dans ce pays a atteint son niveau le plus bas en 2012 depuis le début du suivi fores- tier en 1988. Elle a diminué de 64 à 78 % selon les estimations,

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