LA CRISE DE LA CRIMINALITÉ ENVIRONNEMENTALE

Préface Compte tenu de la complexité et du rythme alarmant du commerce illégal international d’espèces sauvages, le PNUE a lancé une « Évaluation pour une intervention rapide » afin de présenter et analyser les données les plus récentes afin de mieux comprendre ce phénomène. Il convient, pour en venir à bout, d’analyser les relations entre les ressources environnementales en jeu, leur exploitation légale et illégale, les vides juridiques qui aggravent la situation, l’ampleur et la nature des infractions commises et l’évolution de la demande qui permet à ce commerce de prospérer.

durable et à la viabilité environnementale. Les nombreuses décisions émanant de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction, de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, de la Commission des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, d’INTERPOL et du Conseil de sécurité des Nations Unies, entre autres, montrent l’importance accordée à la lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages et les crimes portant atteinte à l’environnement, reconnus comme des menaces graves par la communauté internationale. Les interventions actuellement menées sur le terrain restent toutefois très modestes et inadaptées à l’ampleur et à la croissance de la menace pour les espèces sauvages et l’environnement. La conception, le renforcement et la mise en place rapide d’une stratégie efficace de lutte (à tous les niveaux et par tous les moyens possibles) contre ce phénomène passent nécessairement par une meilleure compréhension du problème. La communauté internationale doit mettre en œuvre une réponse globale pour soutenir la lutte nationale, régionale et internationale contre ces pratiques, en renforçant et en synchronisant les actions visant la mise en place et l’application d’une législation environnementale cohérente, la lutte contre la pauvreté et la réduction de la demande. Achim Steiner Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE

La désormais largement l’ampleur considérable prise par le commerce illégal d’espèces sauvages au niveau mondial. Le trafic d’animaux et de produits forestiers, d’une valeur estimée entre 70 et 213 milliards de dollars US par an, affecte une grande partie de la faune et de la flore à travers le monde. À titre de comparaison, l’enveloppe mondiale de l’aide publique au développement s’élève à environ 135 milliards de dollars US par an. Le commerce illégal des ressources naturelles prive les pays en développement demilliards de dollars de revenus et d’opportunités de développement tout en bénéficiant à des réseaux criminels relativement restreints. Ce rapport étudie les graves répercussions du phénomène auquel nous sommes confrontés aujourd’hui. La situation s’est aggravée à tel point que ce commerce affecte désormais non seulement l’environnement, mais également l’économie, les moyens de subsistance, la bonne gouvernance et l’État de droit. Aujourd’hui, c’est la sécurité même des pays et des communautés qui est en jeu : ce rapport montre en effet comment les infractions liées aux espèces sauvages et à la forêt (commerce illégal de charbon de bois par exemple) permettent de financer différentes milices et groupes terroristes. Leur ampleur et le rôle qu’elles jouent dans le financement de la criminalité et du terrorisme est déjà reconnu par le Conseil de sécurité des Nations Unies comme un problème grave en République démocratique du Congo et en Somalie, mais nécessitent une attention politique accrue, et pas seulement dans ces pays. communauté internationale reconnaît

Les conséquences de ces actes sont de plus en plus évidentes : le trafic illégal d’espèces sauvages met un frein au développement

Le commerce illégal des ressources naturelles prive les pays en développement de milliards de dollars de revenus.

4

Made with