LA CRISE DE LA CRIMINALITÉ ENVIRONNEMENTALE

mis en œuvre sont adoptés pour blanchir le bois, le charbon de bois, la viande de brousse, les ressources halieutiques ou autres produits animaux d’origine illégale. Le commerce illégal d’espèces sauvages peut recourir à des méthodes complexes, notamment le trafic, la contrefaçon, la corruption, l’utilisation de sociétés écrans, la violence, voire le piratage de sites Internet gouvernementaux pour obtenir ou fabriquer des faux permis. Ces derniers agissements illustrent le niveau de sophistication de certains acteurs. Mais la méthode la plus commune et la plus simple consiste à corrompre des fonctionnaires pour qu’ils délivrent les permis et les certificats requis ou tout autre docu- ment utile. C’est ainsi qu’est couramment pratiqué le blanchi- ment, par le biais des chaînes d’approvisionnement classiques, du bois, des ressources halieutiques et d’autres produits animaux d’origine illégale. La corruption, qui fait partie intégrante de la criminalité environnementale, facilite la commission d’infrac- tions à tous les échelons de la chaîne logistique et doit donc être combattue par des mesures exhaustives. Par sa complexité, le commerce illégal d’espèces sauvages impose une réponse diversifiée tant locale qu’internationale, à court terme comme à long terme. Les interventions visant à enrayer l’essor de ce trafic doivent se traduire par l’adoption de mesures juridiques, répressives, législatives, réglementaires, de gestion de l’environnement et de réduction de la demande, et promouvoir d’autres moyens de subsistance. Pour bien comprendre la situa- tion, il convient de connaître les relations entre les ressources

environnementales en jeu, leur exploitation légale et illégale, les vides juridiques existants, l’ampleur et la nature des infractions commises et la demande qui permet à ce commerce de pros- pérer. Il convient en outre de prendre en compte la dimension financière de ce négoce, dont les profits servent fréquemment à financer conflits et terrorisme. Le commerce illégal d’espèces sauvages prive les pays en déve- loppement de milliards de dollars de revenus et d’opportunités de développement. Compte tenu de l’ampleur de ce problème, une approche globale s’impose. Pour enrayer l’essor de la crimi- nalité environnementale, il est nécessaire d’adopter des mesures juridiques, répressives, législatives, réglementaires, de gestion de l’environnement et de réduction de la demande, et promouvoir d’autres moyens de subsistance. Pour bien comprendre la situa- tion, il convient de connaître les relations entre les ressources environnementales en jeu, leur exploitation légale et illégale, les vides juridiques existants, ainsi que l’ampleur et la nature des infractions commises. Il convient en outre de prendre en compte la dimension financière de ce négoce, dont les profits servent fréquemment à financer conflits et terrorisme. La criminalité environnementale est difficile à définir car elle implique une série d’infractions de gravité variable. La Conven- tion des Nations Unies contre la criminalité transnationale orga- nisée offre un bon point de départ en définissant le crime orga- nisé comme toute infraction grave commise par trois personnes

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