Des Éléphants Dans La Poussière

Généralement, les données d’ETIS sont transmises par les autorités gouvernementales, mais elles peuvent provenir d’autres sources, telles que des ONG qui travaillent dans des zones protégées ou des rapports publiés documentant le com- merce illégal de l’ivoire. La plupart des cas de saisies révèlent que certaines parties de la chaîne commerciale impliquant des pays qui ne font quasiment jamais aucune saisie eux-mêmes, sont en réalité engagés dans le commerce illicite, via les saisies effectuées par d’autres. Pour comprendre les données brutes, il est tout d’abord comprendre la capacité des pays à effectuer des saisies et d’évaluer leur capacité à signaler ces saisies à ETIS. Par conséquent les données brutes ne sont pas représentatives de tendances commerciales sous-jacentes, tendances qui n’ap- paraissent qu’après l’utilisation de techniques de modélisation statistique complexes ayant recours à des données corrigées pour réduire le biais. ETIS est en mesure de fournir le total relatif, et non aboslu, des volumes échangés dans le temps. Alors que de plus en plus de pays fournissent des données à ETIS, la participation de certains, dont plusieurs États de l’aire de répartition, demeure faible. Il est important de noter que

l’Angola, le Bénin, la Guinée équatoriale, le Libéria, le Séné- gal, la Somalie et le Togo, tous les États des aires de répartition des éléphants d’Afrique, le Cambodge, le Laos, le Myanmar et tous les États des aires de répartition des éléphants d’Asie, n’ont jamais rapporté un seul cas de saisie de produits d’éléphants à ETIS depuis 1989, soit sur une période de 23 ans. TENDANCES DES SAISIES D’IVOIRE Dans l’ensemble, en utilisant les indices de poids et des tran- sactions découlant des données d’ETIS, le commerce illégal de l’ivoire s’est maintenu jusqu’à 2006 aux niveaux constatés en 1998 ou légèrement au-dessus. Ce commerce a ensuite com- mencé à augmenter de façon progressive, devenant plus impor- tant année après année, avec une forte augmentation en 2011. Cette même année, la fréquence des transactions commerciales illégales d’ivoire était environ trois fois plus élevée que le niveau observé en 1998. C’est le cas pour tous les types de transac- tions : ivoire brut et ivoire travaillé de moins de 10 kg, entre 10 et 100 kg ou supérieur à 100 kg.

Indice des transactions d’ivoire

500 Nombre relatif de transactions

L’indice des transactions d’ETIS décrit l’activité mondiale de commerce illégal de l’ivoire pour six types d’ivoire et catégories de poids, mesurant ainsi la fréquence des transactions d’ivoire brut et d’ivoire travaillé depuis 1996, l’année 1998 étant xée à 100 pour donner une base de référence à des ns comparatives.

400

Intervalles de con ance à 90 % Tendance de l’indice des transactions

300

200

100

Niveau de référence

0

1996

1998

2000

2002

2004

2006 2008 2010

Source : ETIS, juin 2012

Figure 12 : indice des transactions d’ivoire.

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