Des Éléphants Dans La Poussière

SAISIES D’IVOIRE

Depuis 2007, on observe une tendance marquée à la hausse du commerce illégal de l’ivoire. Le commerce illicite de l’ivoire et le poids de l’ivoire dans ce commerce sont aujourd’hui presque trois fois supérieurs par rapport à 1998. Lorsque ces conclusions du Système d’information sur le commerce des éléphants (ETIS) sont examinées à la lu- mière des résultats du programme MIKE de la CITES, on peut affirmer que les éléphants d’Afrique sont confrontés à la crise la plus grave en matière de conservation depuis l’in- terdiction du commerce imposée en 1989 en vertu de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction.

SYSTÈME D’INFORMATION SUR LE COMMERCE DES ÉLÉPHANTS

Les statistiques d’ETIS montrent que le Kenya et la Répu- blique-Unie de Tanzanie sont aujourd’hui les principaux points de sortie de l’ivoire illicite. Sur les 34 saisies d’ivoire à grande échelle réalisées entre 2009 et 2011, 16 cargaisons (47 %) avaient été exportées depuis ces deux nations, un dépla- cement majeur du trafic vers les ports de l’océan Indien. De- puis peu, l’Afrique du Sud est également devenue un point de sortie du continent africain pour l’ivoire. Les deux destinations finales princiaples de ce commerce illicite sont la Chine et la Thaïlande, les principaux pays de transit étant la Région admi- nistrative spéciale de Hong Kong, la Malaisie, les Philippines et le Viet Nam. Ces neuf pays et territoires sont actuellement impliqués dans les chaînes de commerce illégal de l’ivoire les plus préoccupantes. ETIS précise son inquiétude concernant dix autres pays et territoires, également points d’origine, de transit ou marchés nationaux de l’ivoire. Ces derniers com- prennent le Cameroun, le Congo, l’Égypte, l’Éthiopie, le Ga- bon, le Mozambique, le Nigéria, l’Ouganda, la République démocratique du Congo (RDC) et Taïwan. Tout au long des chaînes commerciales représentées par ces pays et territoires, les groupes criminels organisés, souvent d’origine asiatique, sont une force active qui met en péril les réglementations nationales et internationales interdisant le commerce de l’ivoire. La corruption et la faiblesse des struc- tures de gouvernance enveniment la situation.

La partie suivante résume le dernier rapport d’ETIS présenté lors de la 16e réunion de la Conférence des Parties à la CITES. Les objectifs d’ETIS, géré et exploité par TRAFFIC depuis 1997, sont les suivants : 1. mesurer et enregistrer les niveaux et tendances de la chasse et du commerce illicites de l’ivoire et leurs évolutions dans les États de l’aire de répartition des éléphants et les centres de stockage ; 2. déterminer si, et dans quelle mesure, les tendances obser- vées sont liées aux changements dans l’inscription des

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