CARBONE VERT, MARCHÉ NOIR

afin de dissuader les investisseurs et les marchés de les finan- cer. Combinées à des incitations économiques, par le biais du programme REDD+, et à des possibilités commerciales, via la CITES et le FLEGT, ces actions peuvent contribuer à réduire la déforestation et, in fine, les émissions de carbone.  La priorité doit également être accordée aux enquêtes sur la fraude fiscale, la corruption et le blanchiment, notamment en augmentant considérablement les capacités d’enquête et d’ap- pui aux activités des équipes nationales travaillant avec Interpol contre les sociétés d’exploitation, les plantations et les scieries. Nouvellement créé, le Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC), présidé par le secrétariat de la CITES et composé d’Interpol, de l’Office des Na- tions Unies contre la drogue et le crime (UNODC), de la Banque mondiale et de l’Organisation mondiale des douanes (OMD), est l’expression d’un nouvel engagement important dans le partage et la coordination du vaste effort international visant à lutter contre les crimes liés aux espèces sauvages, notamment l’exploi- tation illégale des forêts. L’ICCWC représente l’ensemble de la chaîne de contrôle de la réglementation (douanes, police et justice). Il s’attaque également au blanchiment d’argent et sert de modèle à l’échelle internatio- nale enmontrant le type de coopération nécessaire entre les forces de l’ordre à l’échelle nationale, afin de lutter plus efficacement contre le commerce international illégal de produits ligneux. Le coût de mise en place d’un réel mécanisme international de lutte antifraude et de capacités de formation visant à réduire for- tement les émissions issues de l’exploitation illégale est estimé à environ 20-30 millions de dollars par an. Alors qu’Interpol dirige actuellement le volet policier des opérations, via le projet LEAF, sa réussite dépend d’un engagement fort, constant et durable de la part des gouvernements, de la société civile et du secteur privé.

mettre en place des activités de plantation afin de blanchir du bois illégal et obtenir illégalement des permis ou verser des pots-de-vin, les investissements, la corruption collusoire et la fraude fiscale, conjugués à un faible risque et à une forte de- mande en font une activité très rentable dont les revenus sont, pour toutes les parties concernées, 5 à 10 fois plus élevés que ceux des pratiques légales. Cela compromet également le sys- tème de subventions existant dans plusieurs pays et incitant à adopter d’autres moyens de subsistance. Les actions entreprises pour mettre fin à cemarché noir doivent se concentrer sur l’augmentation de la probabilité d’appréhen- der les associations d’exploitants illégaux et leurs réseaux, et sur la réduction des volumes de bois issus de régions enre- gistrant un degré élevé d’activités illégales, en adaptant une approche de lutte pluridisciplinaire, en créant des incitations économiques décourageant l’utilisation de bois originaire de ces régions et en introduisant un système de notation des en- treprises basé sur leur implication dans les pratiques illégales,

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